Entre approvisionnement, talents et durabilité, quelles sont les priorités des départements achats en France pour 2025 ?

L’environnement économique français reste marqué par des tensions persistantes : inflation, durcissement réglementaire, pressions sur la chaîne logistique et transition écologique. La fonction achats, longtemps cantonnée à une mission de support, s’impose aujourd’hui comme un vecteur de performance, de durabilité et d’innovation.

Selon le rapport d’Amazon Business intitulé « Données sur l’état des achats en 2025  », un tiers des décideurs identifient les perturbations de la chaîne d’approvisionnement comme un risque prioritaire, tandis que les préoccupations liées à la cybersécurité, à la transformation numérique et à l’IA progressent fortement. À cela s’ajoutent des contraintes internes : complexité opérationnelle, manque de visibilité sur les dépenses et difficulté à recruter des profils qualifiés dans un contexte de guerre des talents.

Des défis opérationnels externes et internes  

Au-delà de la situation géopolitique, d’autres éléments externes inquiètent les professionnels, notamment la multiplication des réglementations, l’accroissement de la concurrence et l’intégration de nouvelles technologies, souvent difficiles à faire cohabiter avec les outils existants. La cybersécurité demeure ainsi une priorité pour eux, tout comme les avancées de l’intelligence artificielle.

En interne aussi, les équipes achats font face à une pression de plus en plus forte. Près de la moitié des professionnels interrogés (44 %) citent encore le manque d’efficacité et la complexité opérationnelle comme les principaux points faibles de leurs processus d’achat. L’automatisation peine à s’imposer, malgré les promesses de gain de temps. Résultat : les équipes achats restent souvent surchargées, alors même que leur rôle s’élargit.

C’est précisément pour alléger cette contrainte que certaines entreprises ont choisi de s’appuyer sur des solutions plus souples. Le cas d’Eurofins, leader mondial de l’analyse en laboratoire, qui a fait appel à Amazon Business pour fournir à son service achats du matériel approprié, est exemplaire. « Nous collaborons avec Amazon Business depuis plusieurs années et c’est une expérience très positive, aussi bien pour les utilisateurs que pour l’équipe achats. Nous avons constaté une adoption croissante du catalogue Amazon grâce à la diversité de l’offre et à ses prix compétitifs », explique Vineet Garg, directeur de l’approvisionnement et des achats chez Eurofins.

Cette coopération, issue de la nécessité pour l’entreprise de se doter d’une solution achats plus moderne et plus évolutive, illustre son parcours vers des achats plus innovants et durables.

Vers des achats plus responsables, pilotés par les données

Autre marqueur clé : la montée en puissance des objectifs ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance). Toujours selon le rapport d’Amazon Business, à l’échelle internationale, 99 % des entreprises interrogées déclarent avoir fixé des critères environnementaux ou sociaux et 80 % ont instauré des mandats pour travailler avec des fournisseurs certifiés. En France, l’étude Tendances Achats, réalisée par le cabinet AgileBuyer en partenariat avec le CNA, fait apparaître que, pour répondre au renforcement des réglementations sur la durabilité, 78 % des directions achats auront des projets liés au développement durable ou à la RSE en 2025.Mais cette ambition est encore ralentie par divers freins : difficultés à identifier les bons collaborateurs, manque d’outils de suivi ou bien absence de métriques claires pour mesurer les progrès.

D’après le rapport, 35 % des décideurs souhaitent que la fonction achats consacre davantage de temps à la définition d’objectifs ESG et au sourcing responsable. Comme l’exprime un manageur chargé des achats dans le secteur technologique interrogé à cette occasion : « L’impact de l’approvisionnement durable est une question que tous nos clients se posent, elle remodèle la façon dont nous pensons notre chaîne d’approvisionnement, du sourcing à la livraison. »

De même, la visibilité devient tout aussi importante. Parmi les décideurs achats, 41 % pointent le manque de données comme un obstacle majeur pour démontrer l’effet stratégique des achats et 34 % veulent renforcer l’analyse et le reporting dans les mois à venir. Dans ce contexte, les systèmes de gestion des dépenses et les solutions d’analyse pilotées par l’IA, à l’instar des dispositifs proposés par l’outil Amazon Business, sont plébiscités par les équipes achats, mieux orientées dans leur prise de décisions grâce aux données et à l’automatisation de certaines tâches.

Une fonction à revaloriser pour relever les défis à venir

Malgré leur importance croissante, les directions achats restent encore trop peu associées aux arbitrages stratégiques. Seuls 46 % des décideurs estiment que la fonction achats est réellement impliquée dans les instances de gouvernance de leur entreprise.

Pourtant, à l’horizon 2025, leur rôle ne pourra qu’évoluer. Face à la nécessité de relocaliser certaines productions, d’aligner les approvisionnements sur les critères ESG, d’anticiper les ruptures de chaîne et de répondre à l’inflation, les équipes achats devront disposer de plus de visibilité, de compétences, de reconnaissance et surtout d’outils adaptés.

Publié initialement dans Le Figaro